Histoire de la ville

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Les traces les plus anciennes de la présence humaine sur le terroir de Laillé remontent à 4000 avant Jésus-Christ. Le menhir de la Roche qui Chôme a été érigé par les premiers agriculteurs, cultivant le blé, élevant le bœuf et le mouton et fabriquant des poteries en argile. Dans les derniers siècles avant Jésus-Christ, les Gaulois, qui appartiennent au peuple des Redones, défrichent massivement ; plusieurs noms de hameaux, tels Caran, en gardent le souvenir. Montheleu est certainement un petit oppidum datant de cette époque.

Vaincus par César en 56 avant Jésus-Christ, la vie de ces Gaulois s’organise autour de leur capitale Condate (Rennes) et des voies romaines qui rayonnent de cette cité. Celle qui relie Rennes à Nantes passe à Laillé, à l’emplacement du bourg actuel. Laillé est alors le « Fundus lallius », c’est-à-dire le domaine d’un propriétaire terrien nommé Lallius, qui donnera son nom à la paroisse, puis à la commune. Ce domaine couvre des centaines d’hectares et est un des plus importants de la ceinture à blé qui entoure Condate.

Carte postale Laillé autrefois

Au temps de Clovis (Ve et VIe siècles), la région de Laillé est l’objet d’une double pression, celle des envahisseurs francs vers l’Est et celle des immigrants bretons vers l’Ouest. Il est permis d’affirmer que ce sont les Francs qui font souche à Laillé, les Bretons s’arrêtant à l’Ouest de la Vilaine (Guichen : “le vieux bourg” en breton). S’ils avaient franchi durablement le fleuve, la paroisse qui voit le jour à cette époque se serait appelée Laillac (comme c’est le cas en pays bretonnant : Messac, Lohéac) et non Laillé.
Cette paroisse fait son entrée dans l’Histoire en 850. Nominoé vient de fonder le royaume breton après avoir vaincu les empereurs carolingiens et pris Rennes. Le cartulaire de Redon – l’abbaye- nous fait savoir qu’une femme, Bernegarda, vend pour cent sous à l’abbé Conwoin, dirigeant le monastère, une pièce de terre située dans la « vicaria du vicus de Laillé (in vegetaria laliacense vico) dans la villa qui s’appelle Sévigné ». A cette époque, la paroisse est organisée autour d’un rustique oratoire en bois où deux moines, David et Morund, célèbrent le culte. Au Xe siècle, les Normands remontent la Vilaine et se répandent en Bretagne. Païens, ils chassent les moines et les clercs pour une très longue période.

Carte postale Laillé autrefois

Sur ces ruines se met lentement en place l’époque féodale dont bien peu de témoignage lailléens nous sont connus. Des moines se sont établis à Dom Hué (Dom Hux, Dominus Hugo) où ils ont créé un étang artificiel en barrant le cours du ruisseau Rachat. Cet ouvrage est encore en service aujourd’hui. Les défrichements donnent à Laillé son visage actuel. En témoignent les nombreux lieux-dits se terminant en -ais ou -ière, précédés du nom du propriétaire (la Giquelais = la ferme de Giquel, la Bossardière = celle de Bossard)
Le pouvoir temporel est aux mains d’une famille de Laillé dont le premier témoignage écrit concerne Guillaume de Laillé qui jure, en 1379, l’association de la noblesse de Bretagne pour empêcher l’invasion du duché par l’étranger. Le sceau de ce seigneur renferme un écusson « portant à trois pots ou orceaux de sable (chaudrons noirs) ». En 1472, Jean de Villethébaud a hérité des terres et du manoir de Guinemenière, bâti à l’emplacement de l’actuel château de Laillé. En 1636, le propriétaire des lieux, Jacques Busnel, se voit accorder par Louis XIII le droit de tenir deux foires, « l’une le premier lundi après les fériés de Pâques, l’autre le jour de la feste saint Michel ». La fête de la Saint-Michel est restée, jusqu’à aujourd’hui, un des temps forts du calendrier lailléen.

Carte postale Laillé autrefois

En 1650, les fiefs de Laillé sont vendus à Claude de Marboeuf, président au parlement de Bretagne. En 1678, Louis XIV unit ces fiefs en une seigneurie, si puissante qu’elle tient le rang de châtellenie : « … comme plein fiefs soubs les nom, titre et appellation de le terre, seigneurie et jurisdiction de Laillé, faire rendre, exercer et continuer conjointement la justice haute, moyenne et basse sur tous les hommes vassaux et tenanciers desdits fiefs au bourg de Laillé ou autre lieu plus commode, par mesmes juges et officiers qu’il y a établis ou autres qu’il y établira à cette fin ; luy permettant en outre de bastir auditoire et prisons, élever fourches patibulaires (le gibet) à trois ou quatre piliers… »
En 1742, la seigneurie est vendue pour cent vingt mille livres à la famille de la Bourdonnaye-Montluc qui est une des plus puissantes de Bretagne. Pour avoir une demeure en rapport avec sa position sociale, le marquis de Montluc fait abattre l’antique manoir qui est remplacé par l’imposant château de Laillé. Commencée en 1779, la construction est à peine achevée quand éclate la Révolution française qui contraint le marquis à l’exil.
Cet édifice était un des plus grands de Bretagne. Les paysans le voyaient avec « autant de fenêtres qu’il y a de jour dans l’an ». Plus modestement, le cadastre lui attribuait 159 portes et fenêtres. En 1836, cette vaste demeure n’était habitée que par M. Sévère de la Bourdonnaye, célibataire rentier, sa sœur Sophie, également célibataire, un abbé et 14 domestiques. Un neveu de M. de Bourdonnaye en hérita et dû s’en séparer peu après. Les nouveau acquéreurs étaient la famille Récipon qui le firent démolir en 1914, afin d’en bâtir un nouveau. Le premier conflit mondial stoppa le projet et ce qui est devenu le château correspond à l’orangerie de l’ancien.
Pendant la seconde guerre mondiale, la propriétaire, Mlle Récipon s’illustra dans la Résistance. Elle fut une des femmes les plus décorées et a donné son nom à la place principale de Laillé.

Extrait de “Laillé autrefois : 5000 ans d’histoire …”